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Photo du rédacteurJulia Guérin

Qui sont les fauxtographes ?



Miniature satirique qui désigne le cliché du photographe pervers en disant "Pas tous comme lui" pour reprendre "Pas tous les hommes" et dire que les arnaqueurs ne ressemblent par tous à une pervers


Il faut qu'on parle des arnaqueurs et des agresseurs de la photographie portrait



La photographie, surtout dans des moments intimes et précieux comme un mariage, un portrait ou un projet de mode, n’est pas qu’un simple service. Je sais que je me répète mais c'est essentiel d'en avoir conscience.


Mais il existe une réalité préoccupante dans ce domaine : celle des "fauxtographes", ces arnaqueurs, parfois agresseurs, soi-disant photographes.


Bien que je sors un peu de mon cadre d'écriture habituel avec cet article, je pense qu'il est de mon devoir, en tant que photographe éthique, engagée et passionnée, de vous sensibiliser à ce sujet afin que vous puissiez vous en protéger au maximum.



  1. Qu'est-ce qu'un fauxtographe ?


Mi-faux, mi-tographes, vous l'aurez compris il s'agit d'une contraction pour désigner ces pseudo-photographes qui ternissent la profession et vont parfois jusqu'à mettre en danger les modèles et les clients.


Je parle de "profession", mais il faut aussi avoir en tête qu'un fauxtographe n'est pas forcément un professionnel. Il peut être un amateur et ne demander aucune rémunération.


Considérons cette précision comme acquise et poursuivons.


Personnellement, je distingue deux grands groupes de fauxtographes :


  • Les Arnaqueurs : Malheureusement, comme dans bien d'autres domaines, Ils prétendent offrir un service professionnel mais livrent un travail de mauvaise qualité, ne respectent pas leurs engagements initiaux ou pire, prennent l'argent de leurs clients (victimes) et disparaissent sans donner de nouvelles.


  • Les Pervers et Harceleurs : Ces individus cherchent à abuser de leur statut, notamment auprès des modèles. Ils peuvent aller d’un comportement déplacé à des agressions graves.



  1. Les arnaques en photographie


Je développerai très peu ce cas ici car je l'ai déjà abordé dans cet article, lui-même accompagné d'une vidéo.


Je vais simplement résumer en vous disant qu'on les reconnait par :

  • Portfolio est incohérent ou absent : Les photos sont de qualité moindre, le style n'est pas homogène.

  • Tarifs très bas : Ils cassent les prix pour attirer des clients, au détriment de leur satisfaction. Des prix anormalement bas peuvent cacher un manque d’expérience.

  • Absence de contrat ou de devis ou refus d'en signer un malgré la demande du client : Un vrai professionnel formalise toujours les engagements et clarifie les termes pour protéger toutes les parties.

  • Incapacité à répondre à des questions techniques : Le photographe n'est pas capable d'expliquer son approche ou ses choix artistiques

  • Organisation défaillante : Retards, improvisations ou manque de matériel de qualité.

  • Résultats médiocres : Photos mal cadrées, floues ou mal retouchées, bref un travail de piètre qualité


Ces pratiques nuisent à l’image de notre profession mais c'est loin d'être les pires comportements que l'on peut rencontrer dans le milieu.



  1. Les photographes pervers et harceleurs


Dans cette partie, je m'adresse bien évidemment à vous, futur-e-s client-e-s qui recherchaient un photographe pour une occasion spéciale, mais aussi (et peut-être surtout) à toute personne qui souhaite être modèle et réaliser des séances portrait avec un photographe, qu'il soit professionnel ou amateur, qu'il y ait une rémunération ou non.


Depuis de nombreuses années, un phénomène très inquiétant du milieu concerne les abus commis par certains photographes sur leurs modèles, souvent révélés grâce à des mouvements comme #BalanceTonPhotographe et #MeTooPhoto. Ces témoignages ont mis en lumière des comportements allant du harcèlement moral à l’agression sexuelle.


  • Les Modèles en Première Ligne :

Les jeunes modèles ou débutants sont particulièrement vulnérables. Toutefois, ne croyez pas qu'être expérimenté-e vous protège à 100%. Un-e modèle expérimenté-e a davantage conscience des risques et sait mieux s'en prémunir, mais cela ne signifie pas qu'elle-il ne peut pas être une cible pour les prédateurs fauxtographes pour autant.


  • Pourquoi en Parler ?

Parce que ce problème persiste encore et encore. Certains agresseurs, malgré des accusations, continuent de travailler. D'autres, bien que n'ayant jamais été amenés devant la justice, se sentent protégés par un secret de polichinelle, par la peur qu'ils inspirent à leurs victimes ou même parfois juste par leur ego démesuré.


Les voix des victimes sont souvent minimisées ou ignorées alors qu'il est crucial de les entendre, de les écouter, de les croire. C'est pourquoi je continue autant que possible, et par toutes les voies qui me sont accessibles à sensibiliser pour prévenir ces abus.


  • Comment se protéger des pervers, des harceleurs et des agresseurs en photographie ?


Avant la Séance :
  1. Analysez son travail : Comme pour les "simples" arnaqueurs, regardez les photos. Ont-elles une qualité et une cohérence ? S’agit-il d’images respectueuses des modèles ou des clichés exploitants ? Les modèles sont-elles identifiées (par exemple sur les réseaux sociaux)

  2. Vérifiez son identité : Comparez son nom et ses photos sur les réseaux pour repérer de possibles faux comptes ou images volées.

  3. Privilégiez les recommandations : Passez par des photographes reconnus ou par des proches de confiance. Attention toutefois car la célébrité ou la reconnaissance de leur travail n'est pas forcément synonyme de sureté. Certains photographes abusent justement de leur statut.

  4. Contactez d’anciens modèles : C'est LA PHASE la plus importante ! Leurs retours sont souvent les meilleurs indicateurs du sérieux d’un photographe alors n'hésitez pas à envoyer un message à plusieurs modèles. Ne vous contentez pas d'un seul retour !

  5. Faites confiance à votre instinct : Si vous ressentez une gêne pendant les échanges, même si vous ne savez pas comment l'expliquer, ne vous forcez pas. Ecoutez-vous et faites-vous confiance !

  6. Demandez à être accompagné-e : Même si vous n'êtes pas sûr-e d'être avec quelqu'un le jour J, posez la question au photographe. Sa réaction pourra en dire long sur ses intentions, bonnes ou mauvaises.



Pendant la Séance :
  1. N’y allez jamais seul-e : Cf. le point précédent, l'idéal est de ne jamais se rendre seul-e à un rendez-vous, surtout si vous n'avez encore jamais rencontré le photographe.

  2. Faites confiance à votre instinct : Si quelque chose vous semble anormal ou vous met mal à l'aise, vous avez le droit de refuser un geste ou une parole et même d'écourter la séance.

  3. Évitez les lieux isolés : Particulièrement pour une première collaboration, privilégiez des espaces publics ou des studios connus.



  1. Si vous avez été victime, que faire ?



  • Si vous avez été victime d'une arnaque : Les voies légales habituelles sont à votre disposition : mise en demeure, dépôt de plainte etc.


  • Si vous avez été victime d'intimidation, de harcèlement et/ou d'agression :


Avant toute chose, il est important de rappeler que ce n'est pas de votre faute. Même si c'est évidemment plus facile à dire qu'à faire, rappelez-vous à vous-même que vous n'êtes en aucun cas, et même pas dans une moindre mesure, responsable de ce qui vous arrive.


Si vous en sentez le besoin et le courage, parlez-en autour de vous :

  • À des numéros d'urgence qui garantissent une aide, une écoute et un anonymat

  • À un professionnel de la santé qui saura montrer une oreille attentive et vous accompagner dans cette épreuve

  • À des proches afin qu'ils puissent vous épauler et apporter leur soutien

  • En public auprès des médias au sens large (presse, réseaux sociaux etc.) par exemple en utilisant les #MeToo et #BalanceTonPhotographe. Si vous vous en sentez la force, vous pouvez en parlez autour de vous pour sensibiliser le public et prévenir les autres modèles afin que l'ordure concernée soit mise en lumière et ne puisse plus recommencer.


Dans ce cas, attention toutefois à la façon dont vous procédez.


- Si la personne que vous dénoncez n'a pas été condamnée par la justice, vous prenez le risque de poursuites en diffamation.

- La parole des victimes est souvent (toujours) remise en cause, minimisée, moquée.

- Prendre la parole signifie se mettre en lumière et risquer ainsi le cyber-harcèlement



J'apporte mon soutien inconditionnel aux victimes et aux personnes qui osent dénoncer ces actes abjects. Je ferai toujours de mon mieux pour les soutenir et dénoncer ces mêmes atrocités autant que possible.


  1. Ce qu'il faut retenir


Les fauxtographes ne sont pas qu’un problème pour les professionnels de la photographie. Ils sont une menace pour les clients et les modèles.


J'ai été très succincte dans cet article car j'ai consacré toute une vidéo à ce sujet sur la chaîne du photographe Thomas Hammoudi, sur laquelle j'interviens une fois par mois. La vidéo aborde les différents points mentionnés ici et bien plus encore, notamment les profils des fauxtographes qui sont bien plus variés que ce qu'on peut penser d'habitude.




Je vous invite sincèrement à la regarder et à la partager autant que possible afin qu'ensemble nous puissions faire évoluer le monde de la photo vers un milieu plus sûr et plus sain.



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